La Lune

Signification ésotérique de l’arcane XVIII : la Lune

Ici nous aborderons cet arcane très différemment de celle que l’on trouve habituellement dans les cours de Tarot, non seulement parce que nous le considérons sous un angle ésotérique, mais aussi parce que notre lecture est plus globale, incluant d’autres arcanes majeurs.

L’Étoile, la Lune et le Soleil forment un ensemble signifiant. Ils représentent les trois aspects de la Trinité : l’Esprit (XVII), l’Âme (XVIIII) et le Corps (XVIII). L’ordre dans lequel ces trois principes apparaissent dans le Tarot révèle leur interaction au niveau universel : au commencement était le Verbe, l’Esprit (17), puis le Verbe s’est fait chair, Matière (18) ; de leur union est né la conscience ou Âme (19). L’Étoile, en déversant son eau de Vie dans le bassin de la Lune a engendré le Soleil…

Notre conditionnement matérialiste réduit l’idée du corps à la matière la plus dense, celle qui est visible, la forme physique. L’occultisme nous enseigne que la matière elle-même est triple, le corps visible n’étant qu’un effet, une émanation d’une matière plus subtile, de nature éthérique, astrale (émotionnelle) et mentale. Donc, lorsque nous parlons de la lune, nous parlons de cette vie subtile que, globalement, nous nommons « psyché ». La psyché est l’aspect sensible et potentiellement conscient de la matière, elle est présente dans toute forme, à divers degré de développement.

Chez l’homme peu évolué, la Lune représente seulement la vie instinctive et automatique du corps physique. Pour la grande majorité de l’humanité, elle reflète la vie émotionnelle, la réaction sensible à tout ce qui provient de l’environnement et qui à son tour suscite et nourrit l’imagination. Par la Lune nous sommes reliés à la vie émotionnelle de l’humanité prise comme un tout. Cet astral collectif est la source de toutes nos peurs, de nos angoisses et de la vie imaginaire en général, y compris l’imaginaire positif constitué par l’aspiration à un monde meilleur.

L’homme évolué fonctionne sur le plan mental. Sa fonction lunaire, sa sensibilité, est orientée vers le monde des idées, elle est une plaque réceptrice pour l’inspiration émanant du Mental universel, où, dans une moindre mesure, des grands penseurs de l’humanité.

En considérant la Lune, il ne faut pas perdre de vue sa fonction essentielle qui est de refléter le Soleil. Lorsque l’Âme se retire, la forme meurt. Au niveau psychologique, la Lune privée de la lumière du Soleil conduit à la mort spirituelle. L’âme incarnée, qui donne sa raison d’être à la forme ainsi que la sensibilité qui permet l’évolution, lorsqu’elle est privée de sa source vivifiante ne peut plus s’abreuver que du passé, un passé chargé de la longue lutte contre l’obscurité de la matière, donc d’une souffrance considérable. Cet angle de vision, essentiellement matérialiste, est à l’origine d’une interprétation négative de la Lune qui, pour certains auteurs, devient synonyme de chimères, de déceptions et de dépression. Bien sûr, chacun a expérimenté cet aspect de la Lune à un moment donné de sa vie, mais même dans la nuit la plus noire scintille l’Étoile, et chacun reste libre de tourner son regard vers l’aube qui se lève…

Les arcanes mineurs et la Lune

La réduction théosophique du nombre 18 est 9, établissant une correspondance entre les arcanes mineurs de nombre 9 (9 de Denier, 9 de Coupe, 9 d’Épée, 9 de Bâton) et l’arcane majeur la Lune. Il faut 9 mois pour qu’une grossesse (Lune) arrive à terme. Cette correspondance sur le niveau physique peut être déclinée sur d’autres plans, par exemple, les 9 et la Lune parlent tous d’une gestation sur le plan mental, d’idées fécondes.

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