Le revenu universel, une économie spirituelle ?

De plus en plus d’économistes, partout dans le monde, planchent aujourd’hui sur la faisabilité d’une forme de partage des richesses considérée encore comme utopiste par beaucoup : le revenu universel ou revenu de base. Il s’agit d’un montant suffisant pour couvrir les besoins vitaux, voire garantir une vie digne à chaque individu, versé de la naissance à la mort et sans conditions, qu’il soit complété par un revenu d’activité ou non.

C’est Thomas Moore qui, en 1516, théorisa une première fois ce concept dans son livre Utopia, mais on en trouve des prémices dans les cultures de l’Antiquité grecque et asiatique qui ont tenté d’élaborer un modèle de cité idéale. Son fondement philosophique est que la Terre appartient à tout le monde et que du simple fait de sa naissance, chaque individu a droit à ce qui est nécessaire pour y vivre et s’y épanouir. Des penseurs de toutes obédiences politiques défendent le revenu universel : la gauche au nom de l’égalité, les libertariens ou libertaires au nom de la liberté, la droite chrétienne au nom de l’esprit christique qu’il incarne.

Toutes les expériences qui ont été tentées dans le monde depuis les années 70 se sont révélées positives. Il n’y a pas eu d’incitation à l’inactivité comme l’ont craint ses principaux opposants, au contraire, dans toutes les populations testées de nombreuses initiatives ont été constatées, à la fois dans les activités bénévoles et les créations d’entreprise ; beaucoup de personnes ont prolongé leurs études ; la délinquance a baissé, la façon de se nourrir s’est améliorée entraînant une meilleure santé de la population.

Outre des problèmes bien réels que soulève une mise en application sur le long terme, les acteurs qui défendent ce projet se heurtent à des préjugés profondément enracinés dans l’inconscient collectif, mais aussi aux intérêts de groupes puissants qui auraient tout à y perdre et qui manipulent l’opinion publique pour décrédibiliser le projet. Nous reviendrons sur ce sujet prometteur dans notre prochaine méditation, où nous essaierons de montrer en quoi ce mode de partage des richesses est source de réalisation, à la fois personnelle et collective.

Publié le : 04/06/2014

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