Est-il aisé de distinguer le bien du mal ?

Qui de nous n’a pas expérimenté, au moins une fois dans sa vie, une situation vécue avec douleur parce qu’elle portait en elle ce qui peut être défini comme un « mal » (une rupture sentimentale, un échec professionnel, etc.), mais qui s’avérait peu de temps après être une libération, une opportunité ouvrant la voie à des conditions meilleures. Une telle expérience nous apprend la relativité des notions de « bien » et de « mal », relativité que l’on peut également transposer à cette dyade en général, depuis que nous avons cessé de nous reposer sur les réponses simplistes des religions établies.

Bien sûr, le mal absolu existe, comme dans la volonté d’exterminer un groupe humain pour des motifs idéologiques ou de pouvoir ; il existe aussi au niveau individuel lorsque nous décidons délibérément de nuire à autrui pour des raisons égoïstes. Lorsqu’il se présente sous cette forme tranchée, le mal est aisément reconnaissable et chacun peut prendre position en toute connaissance de cause. Mais dans la plupart des situations, individuelles et collectives, le « blanc » et le « noir » se conjuguent en des niveaux de gris et laissent souvent notre jugement perplexe. D’autant plus que le mal peut se cacher derrière un masque de bien. Par exemple, le principe du « prix libre » (chacun décide, en fonction de ses moyens et de sa conscience, du prix qu’il va payer pour un produit ou un service) développé par des mouvements alternatifs pour compenser les excès du capitalisme, a été repris par les patrons dans une intentionnalité  inverse : ils savent qu’en demandant à un cadre d’évaluer sa valeur en termes de salaire, celui-ci se sous-estime toujours.

A la complexité de notre monde actuel, nous ne pouvons opposer un regard simpliste. La déconstruction est parfois nécessaire, avec tous les sacrifices et la douleur qu’elle peut entraîner, pour que la Vie puisse reprendre une expression plus juste. Notre morale héritée des religions instituées ne nous est pas d’un grand secours pour distinguer le bien du mal, pas plus que la raison ordinaire. Seule l’intuition du cœur connait les réponses.

Publié le : 30/07/2014

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