Fais à autrui tout le bien que tu voudrais que l’on te fasse

Ce précepte se retrouve au cœur de toutes les religions, déclinée en de nombreuses versions d’une culture à l’autre, la plus courante en Occident étant sa formulation négative : « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». On le nomme la règle d’or parce qu’il est universellement reconnu, y compris par la morale laïque, comme étant le fondement des justes relations humaines.

Des psychologues, surtout ceux qui ont largement encouragé un individualisme morbide, ont critiqué cette règle sous prétexte que le bien, étant une notion subjective, diffère d’une personne à l’autre et qu’il n’est pas souhaitable de projeter sa propre conception du bien sur autrui. Il serait évidemment stupide de donner à quelqu’un quelque chose qu’il n’apprécierait pas. Encore que l’on ne peut donner totalement tort à Benjamin Franklin lorsqu’il disait « longtemps encore il faudra aider le peuple malgré lui ». Discerner ce qu’est le « bien » dans les situations de la vie n’est pas toujours chose aisée et bien des bonnes volontés se sont brisées sur cet écueil. Mais la règle d’or invite bien plus à une disposition d’esprit qu’à une volonté d’agir. Et c’est précisément cette disposition d’esprit orientée vers le bien commun qui pourra déclencher l’intuition de l’action juste dans les situations particulières.

Il se trouve aussi des psychologues qui mettent en question cette disposition intérieure, comme si elle était incompatible avec l’épanouissement personnel et n’était que relents douteux d’une religiosité naïve. C’est ignorer la dimension subjective transcendante de l’homme. L’Ame ou le Soi est identifiée au tout, elle n’est préoccupée d’elle-même qu’en tant que participant à cette totalité. L’âme a naturellement le souci de l’autre, et l’on peut mesurer le degré d’éveil de l’âme en chaque individu à son sens des responsabilités. Devant le constat inquiétant du degré d’irresponsabilité qui sévit dans toutes les affaires du monde, nous ne pouvons que nous écrier avec le moine bouddhiste Mathieu Ricard : seul l’altruisme pourra sauver l’humanité.

Publié le : 10/09/2014

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