Pourquoi est-il si difficile de changer ?

« On sait ce que l’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on va gagner » dit un adage populaire. Il n’est jamais facile de laisser tomber ce qu’on connaît ou croit connaître pour s’engager dans une situation nouvelle, de même que se remettre en question, se renouveler demande une grande ouverture d’esprit et un abandon ou une confiance dans la vie qui ne vont pas de soi.

Nous nous sommes construits en créant nos propres représentations du monde, que celles-ci soient un copié/collé de modèles fournis par l’entourage ou une création plus originale, qu’importe. Ces représentations ou convictions sont les briques qui constituent notre ego. « J’ai mes opinions » a chanté Jacques Brel dans les bonbons. On comprend dès lors la menace que constitue la moindre remise en question. Les psychologues ont montré combien il était difficile pour certains dépressifs de sortir de leur condition du moment qu’ils se sont construits sur ce modèle : lâcher prise, guérir signifierait l’anéantissement de leur personnalité.

On rencontre la même résistance au changement au niveau collectif. Les médias nous fournissent quotidiennement des témoignages de la difficulté à réformer des institutions ou à faire évoluer des rapports de forces. Par exemple, certains philosophes et sociologues dénoncent l’archaïsme du modèle occidental de l’enseignement dont l’objectif correspond davantage aux besoins du 19e siècle – développer l’excellence dans une filière précise- qu’à notre monde moderne qui demande de plus en plus de flexibilité, d’adaptabilité et de créativité. Dans nos écoles nous répétons toujours un modèle instauré par les moines du Moyen Âge (être assis pendant environ une heure sur une chaise pour écouter un cours sans bouger et sans interagir) alors que les neurosciences nous ont appris qu’une activité physique fréquente et l’implication des émotions étaient indispensables à un fonctionnement optimal du cerveau.

Rien n’est plus constant que le changement, nous dit la sagesse orientale. Si nous résistons plus que de raison à un changement voulu par l’évolution, au niveau individuel ou collectif, celui-ci s’imposera, plus douloureusement peut-être, à travers des circonstances extérieures. Nous avons tout à gagner à nous rendre disponibles aux courants évolutifs qui frappent à nos portes.

Publié le : 27/08/2014

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